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PAS de collège à côté de l’aéroport

A force d’en parler et de faire « comme si », l’éventualité d’un nouveau collège sur l’ancienne petite piste de l’aéroport du Touquet, loin de tout sauf des avions, finirait presque par apparaître comme une fatalité. Il n’en est rien. Il est temps de dire que « le roi est nu » : ce projet de collège est une ineptie néfaste pour l’éducation de nos enfants, gaspilleuse de la nature et au moins autant de l’argent des contribuables et de surcroît devenue parfaitement inutile.

L’idée dès l’abord est pour le moins saugrenue : les communes concernées (Le Touquet, Cucq, Merlimont) ne manquent pas d’espaces nobles et voilà que l’on va installer nos collégiens dans un endroit risqué (le risque zéro n’existe pas mais là moins qu’ailleurs et pour cause) soumis aux pollutions sonores des décollages et atterrissages d’avions et d’hélicoptères quand ceux-ci ne restent pas de longues minutes en vol stationnaire et, si l’on peut écrire, arrosé quotidiennement des vapeurs de kérosène. Franchement on aurait eu du mal à trouver pire emplacement.

Voilà pour nos collégiens condamnés à vivre fenêtres closes et à se pincer le nez en arrivant dans leur établissement.

L’idée méconnaît ensuite la réalité des lieux. Toute cette zone dite « zone humide », aéroport compris, fait partie des bords de Canche. A ce titre, elle entre dans un périmètre très clairement défini et protégé par la loi Littoral (articles 146-1 et suivants du Code de l’Urbanisme). On reste pantois devant la méconnaissance de ces dispositions tant par les services de la Mairie du Touquet que par ceux de la Présidence du Conseil général qui, en l’occurrence, semble avoir fait quelque peu cavalier seul.

Il va de soi que les associations de protection de l’environnement, à commencer par l’ASFD, ne resteront pas inactives sur cet aspect du projet. Ne vaudrait-il pas mieux utiliser cet espace désormais « libéré » des aéronefs pour redonner place à la nature, replanter peut-être une forêt, du moins des espèces qui s’épanouiraient dans ce milieu.

L’idée est ruineuse pour les contribuables, notamment touquettois. Chacun se souvient comment la bagarre a fait rage pour choisir le lieu d’implantation de ce collège (encore virtuel aujourd’hui, fort heureusement). Sans trahir aucun secret, comment croyez vous qu’en définitive le choix fut fait ? Au mieux disant financier diraient les technocrates. Autrement dit l’emporta celui qui proposait le plus au département : un emplacement bien sûr, l’assainissement et la viabilisation de l’ensemble du site évidemment, mais aussi la prise en charge du transport scolaire (qui normalement pèse sur le département) et puis… A ce propos, il était dit au départ que les collégiens bénéficieraient des infrastructures sportives du Touquet, fort conséquentes il est vrai. On a du ensuite se rendre compte de la noria d’autocars que cela générerait mais, qu’à cela ne tienne, le collège sera doté d’équipements sportifs bien à lui, juste à ses abords, et bien sûr payés par la commune du Touquet. Voilà les finances de la ville -qui n’avaient certes pas besoin de cela- grevées pour quelques exercices. Et au bout de compte pour une opération immobilière tout aussi absurde que disproportionnée… sauf pour les promoteurs qui vont récupérer le reste du terrain de la petite piste. On est curieux d’ailleurs de savoir à quel prix !!!

L’idée est surtout devenue parfaitement inutile. On pouvait déjà s’interroger sur l’opportunité d’un collège de 450 places alors qu’aujourd’hui celui du Touquet compte moins de 300 élèves. Mais faisait-on valoir, le collège doit déménager car le lycée hôtelier a besoin de surfaces supplémentaires. Cela pouvait se discuter avant les travaux –assez abracadabracantesques par ailleurs- qui viennent d’être réalisés précisément au lycée hôtelier. Outre que ces travaux –dont le but était de permettre aux échelles de pompiers l’accès aux trois derniers étages- permettent précisément d’utiliser ces trois derniers étages qui ne l’étaient plus, ils ont contribué à créer plus de mille m² supplémentaires pour ce même lycée.

Le lycée hôtelier a-t-il véritablement besoin des surfaces de l’actuel collège. On peut penser que non. Le fait est que personne, semble-t-il, entre la mairie du Touquet et la présidence du Conseil général ne s’est jusque là hasardé à poser la question et encore moins à y répondre.

Quant à l’Education nationale, elle joue jusqu’ici le rôle de la grande muette. Le projet est-il ou non validé par le rectorat ? Mystère. On ne sait que trop que, malheureusement à d’autres égards, l’heure est plutôt aux diminutions d’effectifs enseignants qu’à la création de nouveaux pôles scolaires.

Silence assourdissant également de la Région. Car encore faudrait-il pour envisager vraiment un nouveau collège que l’ancien -ou plutôt l’actuel- ait été racheté au Département (qui en est aujourd’hui propriétaire) par la Région pour être annexé au lycée Hôtelier (qui lui relève précisément de la Région). Rien de tel que l’on sache, n’est inscrit au budget régional pour 2007 alors que la Région a déjà financé les « travaux d‘agrandissement » du lycée hôtelier évoqués plus haut.

Au total, face à un tel manque de considération pour la vie des collégiens, à des contradictions aussi flagrantes, à des plans aussi inconséquents tirés sur une comète imaginaire, il nous a semblé indispensable aujourd’hui de tirer la sonnette d’alarme. Il est encore temps d’arrêter le train fou de ce projet absurde. Le temps des élections doit être aussi celui des choix et des remises en cause.

Suite à la mise en ligne de l'article ci-dessus, LES ECHOS DU TOUQUET nous ont proposé de le publier à la signature du président de l'ASFD. Cette publication n'a pas eu l'heur de plaire à la Mairie et du coup, la semaine suivante, le même journal ouvrait ses colonnes au maire et à ses adjoints:

EXTRAITS DES ECHOS DU TOUQUET du 8/11/2006

EXTRAITS DES ECHOS DU TOUQUET du 15/11/2006

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A.  S.  F.  D.

Association de Sauvegarde de la Forêt et des Dunes de la Côte d'Opale

 

 

 

 

 

 

 

STOP AU COLLEGE

                         

                                             

Ainsi donc, le préfet du Pas-de-Calais, soumis aux incitations qu'on imagine, a fini par signer le permis de construire de ce projet absurde de lycée en voisinage immédiat d'aéroport (et en bordure d'estuaire de la Canche). Déjà le maire du Touquet  et ses adjoints crient victoire, eux qui n'ont trouvé que l'invective pour répondre à nos arguments. Mais qu'ils patientent, la partie est loin d'être jouée...

Projet absurde sans nul doute mais suivant un scénario astucieusement mûri: on déclasse d'abord la petite piste de l'aéroport, on propose d'y installer un nouveau collège devenu dit-on nécessaire du fait des besoins de surfaces du lycée hôtelier, on agrémente le tout pour emporter la décision du Président du Conseil général, et on baptise pompeusement l'ensemble d'espace nouveau siècle, sans oublier -mais ne fallait-il pas commencer par cela- de fastueux projets immobiliers (des grands hôtels, un auditorium) confié à un mystérieux intermédiaire.

Mais ce projet de collège qui apparaît n'être qu'un alibi pour ces projets immobiliers est aujourd'hui à la fois néfaste pour le bien être des collégiens et de leurs enseignants, pénalisant pour la nature et le littoral, dispendieux pour les finances locales et  probablement inutile après les travaux d'agrandissement réalisés au lycée.

Il faut d'urgence arrêter ce train fou. L'ASFD continuera de s'y employer, tout d'abord en déposant mi-janvier2007  un recours gracieux auprès du préfet. Et puisque cet appel à la raison s'est révélé inefficace, nous voilà contraints de faire jouer les procédures judiciaires...

 

 

 

 

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COLLEGE

première pierre: un coup d'épée dans l'eau

 

Avec entêtement et précipitation, le maire du Touquet et le président du Conseil général ont posé la première pierre de l'aéro-collège du Touquet. L'ASFD a décider de déposer un recours judiciaire contre le permis de construire de cet édifice et, à un an des élections municipales demande aux élus touquettois de se contenter de gérer les affaires courantes et d'observer un MORATOIRE sur leurs grands projets.

 

 

le communiqué de l'ASFD

Le projet d’implanter un nouveau collège sur le lieu d’une piste, désaffectée pour l’occasion, de l’aéroport du Touquet, à proximité immédiate de l’aéroportcet aéroport par ailleurs toujours en activité, est contestée par de nombreux parents d’élèves des communes concernées (Le Touquet, Cucq, Merlimont).

Ce projet présente de multiples inconvénients que l’ASFD (Association de Sauvegarde de la Forêt et des Dunes) a déjà pointés du doigt : pollutions sonores et chimiques pour les élèves et le corps enseignant, risques inhérents à la proximité de l’aéroport, éloignement du site de tout ensemble urbain…

A l’origine la nécessité d’un nouveau collège venait des besoins deen surfaces supplémentaires du lycée hôtelier du Touquet,des besoins satisfaits par les travaux qui viennent d’y être effectués.

Du coup, la logique et la gestion économe des deniers publics auraient voulu que l’on se préoccupe au premier chef de la rénovation de l’actuel collège du Touquet dont l’état se dégrade de mois en mois.

Au lieu de cela, le Président du conseil général et le Maire du Touquet s’obstinent dans ce projet inconsidéré d’un « aéro-collège », au point de vouloir en poser la première pierre dans une certaine précipitation et sans attendre que toutes les voies de recours soient épuisées. Mais combien de « première pierre » n’ont pas été suivies d’autres ? Manière de dire que cet acte, présenté comme solennel, n’entraîne rien d’irréversible à nos yeux.

Libre à chacun cependant de s’interroger sur les motifs de cette obstination et de cette précipitation.

Pour sa part, l’ASFD continue de s’élever contre ce projet. Après avoir déposé un recours gracieux auprès du Préfet qui n’a pas jugé utile d’y donner suite, l’Association a décidé de se retourner vers l’autorité judiciaire en déposant, sur des motifs de droits argumentés avec précision, un recours contre le permis de construire du collège devant le Tribunal administratif de Lille.

Mais au-delà même de cette action, et au moment même de la pose de cette « première pierre »,, l’ASFD lance un appel solennel aux élus touquettois pour un « moratoire sur les grands projets ».

Dans l’année à venir auront lieu les élections municipales. Dans quelques mois s’ouvrira le temps du débat local : faut-il ou non un nouveau collège et si oui n’y aurait-il pas un site plus « intelligent » au Touquet ? N’y a-t-il pas mieux à faire pour valoriser la pointe Nord du Touquet que d’y inventer un port qui entraînerait inévitablement un « bétonnage » de ce site encore naturel ? Faut-il ou non mettre désormais un point final à la promotion immobilière dans les dunes de la côte d’Opale ? et au delà, quel urbanisme et quel développement pour le Touquet ?

D’ici là, de grâce, un peu de patience s’il vous plaît Messieurs les élus ! gérez les affaires courantes au mieux, et épargnez-nous de mettre en œuvre vos projets (le collège, le port, le Plan Local d’Urbanisme ) avant que les Touquettois aient débattu et tranché. En attendant, préparez et précisez vos projets. Soyez assurés qu’en face des vôtres il s’en trouvera d’autres…

Soyez assurés également que l’ASFD est prête à participer, à sa place, à ces débats qui doivent permettre aux citoyens de décider pour qui ils votent mais aussi de savoir pour quoi.