Pâle enduro
Ainsi donc, l'enduro est devenu enduropale et en ce début février, durant deux jours les pétarades des moteurs de quads et de motos l'ont nettement emporté sur les cris des mouettes et des goélands.
Pâle enduro, les spectateurs presque moitié moins nombreux que l'an dernier n'étaient pas vraiment au rendez-vous. Malgré cela, comme d'habitude, les dunes et les bois ont payé leurs tributs, sans parler de la pollution des plages du Touquet de Stella et de Merlimont...
La municipalité avait pris deux engagements clairs nets et précis: pas de spectateurs dans les dunes, pas de camping sauvage (et donc d'atteintes à l'environnement) dans les zones boisées au nord de la station. Sur ces deux plans, on est amené à conclure que c'est un flop.
Côté dunes d'abord. Concédons qu'il y eu peut-être moins de piétinements cette année que par le passé; la baisse spectaculaire de l'affluence (180 000 spectateurs décomptés officiellement au lieu des 350 000 revendiqués l'an dernier) y est pour beaucoup, le tracé de la course ensuite, vraiment recentré sur la plage y a contribué. Cependant, des dizaines, des centaines de spectateurs étaient bel et bien dans les dunes , ainsi que nous l'avons nous même constaté ainsi que l'a montré un reportage éloquent dans le journal régional de France 3 au soir même de l'enduro, ainsi également que le reconnaissaient d'ailleurs à demi-mots les gradés des forces de l'ordre. Premier raté de la promesse municipale.
Côté camping sauvage et atteintes à l'environnement du Touquet c'est bien pire. Pour limiter les dégâts, s'i l'on ose écrire, il avait été décidé de "parquer" les campeurs sur le site du terrain de concours hippique, boulevard de la Canche. En foi de quoi ce sont les arbres alentours qui se sont trouvés coupés et transformés en bois de cuisson ou de de chauffage, et les campeurs/motards, de dévaster -le mot est faible- le terrain de cross équestre à deux pas de là qui n'est plus aujourd'hui d'un champ de ruines (et de canettes vides). En foi de quoi également c'est toute cette zone au nord du Touquet qui s'est transformé en une espèce de Far-West à moteur durant les nuits de ce week-end. Il y eu du camping sauvage, c'est-à-dire n'importe où en brûlant les arbres, voire les barrières des jardins avoisinant, tout comme il y eut des bris de glaces de magasins en ville. On comprend que les media partenaires de l'enduro se soient refusés à traduire véritablement le ras-le-bol des commerçants et à lister les dégradations multiples subies ici et là. Mais on ne fera plus croire à personne sur la Côte d'Opale que les habitants, commerçants ou non, veulent l'enduro.
L'ASFD se préoccupe exclusivement de l'environnement. Pour autant, elle considère qu'il y aurait mieux à faire de l'argent public, précisément pour valoriser l'environnement, que de réparer année après année les dégâts causés par l'enduro à l''espace dunaire, au parc des pins aux installations équestres... et de sponsoriser à grand frais la retransmission de la course à la télé. Faisons en toute transparence un vrai bilan de l'enduro sur le plan économique et écologique. Pour notre part, nous y sommes prêts.
(mise à jour février 2006)
Association de Sauvegarde de la Forêt et des Dunes de la Côte d'Opale